la vigne un estuaire par l’eau et par l’esprit
voici qu’il pleut sur la mer il pleut dans le ciel
tout le ciel une libation
dans les conversations de la pluie dans les houles dansantes
la vigne est ivre de rosée de poix
de lunes de sucs de gorgées et ruisselle de parole danse de sève
de grues comme de la neige baptismale
et parole qui le dieu commence
Ampélos, éromène de Dyonisos, incarne la vigne, la sève, la sensualité, la vie. Expression d’une force tellurique, il est célébration de la beauté, dans l’attente d’une renaissance.
Ce poème était sur la table de travail de Bernard Manciet lorsqu’il est mort, au mois de juin 2005.
Entre triptyque et opéra, cette suite de 27 poèmes reprend un pan de la mythologie grecque, celui de la naissance de la vigne, de l’histoire d’amour entre Dionysos et Ampélos. (…) Chant, danse, parfum, sons s’entrelacent dans la célébration de la rencontre entre l’homme et les mondes d’en-bas et d’en-haut dans une sorte de lumineuse épiphanie. (E Beyrie-Soulassol)
Traduit de l’occitan par l’auteur et par Guy Latry.